Avec le titre Mes Mains Bécaud et Delanoë signent le premier succès de leur incontournable collaboration.
Une œuvre d’une sensualité exacerbée où Bécaud dépeint la perte de l’être aimé.
Mes Mains possède une place à part dans la discographie de Gilbert Bécaud. Le 2 février 1953, jour de l’enregistrement, naît son premier fils. C’est également autour de cette date que Bruno Coquatrix approche Bécaud pour le faire monter sur la scène de l’Olympia dont il vient de prendre la direction. Ce sera le début d’une histoire d’amour entre un artiste et une scène d’une rare intensité dans l’histoire de la musique française. C’est l’avènement d’une légende « Monsieur 100 000 volts » qui méduse son public emporté par son incroyable énergie.
La période au sein de laquelle Mes Mains prend pied est pleine de promesse, Bécaud y célèbre de nombreuses naissances dont il tire une passion dévorante. On ne retrouve pourtant aucun de ces thèmes dans cette œuvre. C’est même l’inverse, Delanoë écrit pour Bécaud une œuvre eschatologique, un hymne à l’amour perdu, où Bécaud joue le rôle de l’égaré transi qui sculpte de ses mains celle qui a disparue dans la nuit. C’est dans la perte qu’il célèbre l’amour et que naît la passion.